Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les publications de Joule

14 janvier 2014

CE QU'ON NE NOUS DIT PAS SUR LE VIOL.

contre-le-viol

Tout d'abord, ce tumblr: http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/

Il permet aux victimes d'agressions sexuelles de témoigner et de dresser un portrait de leur agresseur, non pas dans le but de l'identifier "réellement" mais, pour que l'on prenne conscience qu'il peut s'agir de personnes proches de nous, et que cela n'arrive pas forcément (voire pas du tout!) en rentrant seul(e) dans une rue mal éclairée à 3h du matin. Personnellement, j'avais approximativement cette vision là du viol et jamais cela n'aurait pu m'arriver. Mais depuis que j'en ai été victime, le 1er janvier 2014, j'ai bien compris de quoi il s'agissait.

Je pense que l'on en parle pas assez, ces agressions ne doivent pas rester privées, car le silence incite à la poursuite de ce genre de comportement et le "profil" d'un violeur reste trop méconnu.

C'est vraiment pas facile de se rendre compte que ce qu'on a vécu ne peut etre qualifié autrement que par le terme de 'viol'.
Le contexte joue beaucoup, la victime à tendance à dédramatiser la situation, ou à chercher des excuses à son agresseur. C'est une situation atroce car c'est une réelle torture psychologique. Mais voilà, si on reste dans le silence, cette situation ne changera pas. Je pense que beaucoup de victimes gardent le silence, car (pour l'avoir entendu 4 fois autour de moi), cela se passe en soirée, alcolisée, entre potes où l'on connait (croit connaitre) tout le monde. Du coup on ne se souvient pas forcément de tout, où on se dit que si on avait pas été aussi bourré(e) ça serait pas arrivé, ou qu'on aurait pas du se coucher à coté d'un mec... Sauf que le viol c'est pas quelque chose de justifiable. Tout ce que l'on cherche à justifier, c'est que la personne est trop faible pour canaliser ses pulsions, ou avoir un rapport autrement, c'est bien ça ? Y a aucune interpretation possible, si y a pas eu un oui, on se la tente pas et puis c'est tout. Et c'est pas parce qu'on est affalé en decolleté ou en jupe que c'est une invitation!!

Pour moi, ne pas rester dans le silence s'est concrétisé par deux choses: la première, porter plainte contre mon agresseur pour ne pas qu'il s'en tire comme ça. La seconde, c'est de parler de mon ressenti au plus grand nombre, dans l'espoir de délier d'autres langues.
On ne nous sensibilise pas assez sur tout ce que le viol peut englober, tant sur les conséquences engendrées que sur l'acte en lui-même. Si l'on prend la défénition du mot viol: c'est une pénétration sexuelle non conssentie. Mais le consentement, et ça, on a tendance à l'oublier, c'est dire oui. Ne pas dire non, ne veut pas dire que l'on est d'accord. Et à partir du moment où on vous penetre, avec quoi que ce soit, sans votre accord, c'est du viol. Et le viol c'est un crime.
Il ne faut pas que les victimes aient honte, au contraire, il faut en parler. Ce n'est pas aux victimes d'avoir peur mais aux agresseurs. Et je pense que c'est un sujet qu'il faut "désacraliser", qui est encore trop tabou et jugé de nos jours, et que c'est un frein pour les victimes.

J'ai du mal à croire qu'au 21ème siècle, il puisse encore exister ce genre de pratique ou de système de pensée chez les gens. Une de mes premières réactions à été d'en parler à l'entourage de mon agresseur - parce que j'étais ultra venère et que je voulais qu'il se fasse lyncher la gueule - et on m'a rit au nez. On m'a dit que c'était pas un viol, que j'avais pas dit non, que si j'avais pas dit non c'est parce que je n'avais pas de caractère, que j'avais qu'à pas me laisser faire... Comment peut-on tenir de tels propos? Comment auriez-vous réagi face à une telle situation? Personnellement, j'étais tétanisée, tellement choquée que je n'ai rien pu faire, et encore, je m'endors en voyant son visage tous les soirs. Se faire violer est un réel traumatisme, ce n'est pas une chose que l'on peut justifier ou excuser.

En plus, il y a plein de structures, d'organismes et d'assos - en plus des proches - qui sont là pour aider les victimes. Pour ne pas se laisser faire il faut en parler, et on peut en parler. Cela aide à surmonter le traumatisme, et c'est une façon de sensibiliser les autres sur ce sujet, qui est une dure réalité, bien plus présente que l'on ne le pense.

Merci de votre lecture.

Publicité
Publicité
Les publications de Joule
Publicité
Archives
Publicité